Cet été,
l’Afrique de l’Ouest a été le théâtre du changement véritable qui prend son essor.
Les élections pacifiques du Mali semblent témoigner d’un retour vers un régime
démocratique, une étape importante sur la voie de la reconstruction du pays. Depuis
le coup d’état du début de l’année 2012, plusieurs évènements ont chambardé le leadership
du Mali. D’abord, la reprise des conflits entre les rebelles Touaregs et les forces
gouvernementales et, ultimement, l’occupation des territoires du nord par plusieurs
groupes armés radicaux.
Le coup
d’état et la rébellion ont eu des impacts sévères sur tous les Maliens, mais les
femmes ont été plus durement touchées encore. Dans quelques cas, la charia a
été imposée et les femmes se sont vues privées de leurs droits et forcées de se
couvrir de la tête aux pieds. Il y eut une recrudescence des mariages forcés, plusieurs femmes ont été déplacées et les rapports de viols et de brutalité ont abondés. Pour ces femmes, et plusieurs autres au Mali, les élections
de cet été évoquent l’espoir et un retour à la stabilité.
Photo: Melissa Belisle |
Les
candidats politiques reconnaissent de plus en plus l’importance d’aborder les
problématiques touchant les femmes pendant leur campagne électorale. Plusieurs
d’entre eux ont d’ailleurs fait la promotion de l’importance de l’égalité des
genres et de l’autonomisation des femmes. Certains ont même fait l’annonce de
propositions telles que l’amélioration du positionnement des femmes dans la
gouvernance et la création de fonds spécifiques pour elles.
Pour
plusieurs, Haidara Aissata Cissé personnifie la représentation croissante des femmes en politique et un avenir prometteur pour les femmes du pays. Quoiqu’étant
la seule femme à s’être présentée aux élections présidentielles de 2013, et uniquement
la deuxième Malienne à ne jamais s’être présentée pour cette position (Sidibé
Aminata Diallo s’est présentée en 2007), sa participation à elle seule laisse
sous-entendre que l’accès des femmes à la politique gagne du terrain. Malgré le
fait que son soutien aux urnes a été éclipsé par l’écrasante victoire
présidentielle d’Ibrahim Boubacar Keïta le 11 août dernier, sa vision concernant le
rôle des femmes dans le développement du Mali gagne de l’ampleur et ravive le dialogue sur
les problématiques qui touchent les femmes au Mali.
Quoique les
élections togolaises du 25 juillet aient été dépourvues de candidates féminines
à la présidence, un taux sans précédent de 13 % de tous les candidats en lice
était représenté par des femmes, ce qui constitue une augmentation de 3 % par
rapport à leur taux de participation aux élections de 2007. Ces statistiques
soulignent l’importance d’organismes comme notre partenaire GF2D, qui informe les Togolaises sur leurs droits
légaux et les encourage à prendre part aux activités politiques.
Malgré la
faible représentation de femmes en lice au Togo, les voix féminines telle que celle de la
militante Fabbi Kouassi résonnent avec force. Dans un compte-rendu critique et
non censuré à propos de la politique togolaise qu’elle a publié sur son blog, elle s’est
courageusement lancée dans une croisade afin de rendre la politique équitable
pour tous ; sans égard au genre ou à la classe sociale. « Je veux pouvoir
regarder nos enfants dans les yeux et leur dire que nous nous sommes battues pour
une cause qui en valait la peine, » dit-elle.
Ces voix de
femmes qui se font entendre avec force et clarté témoignent de l’importance
d’investir dans l’avenir des filles et des femmes. À mesure que leur nombre
augmente, leur impact en fera tout autant, créant une incidence durable pour
les générations à venir.